Chapitre 1

« Jade Petit, nous devrions divorcer ! »

La voix de Raphaël Moreau a retenti derrière Jade alors qu’elle était en train de cuire un steak.

L’huile chaude a éclaboussé sa joue sans qu’elle ne ressente de douleur.

« Entre nous, il n’y a que le nom de mari et de femme, pas d’amour. Maintenant que les quatre ans sont passés, il est temps d’y mettre fin. »

La voix de l’homme était froide et distante.

Jade a mordu sa lèvre.

Ce jour est finalement arrivé...

Il y a de cela quatre ans, la famille Petit avait fait faillite. Ses parents, incapables de supporter les dettes, s’étaient suicidés, laissant Jade face toute seule à un tas de problèmes.

Le grand-père de Jade et celui de Raphaël étaient des camarades militaires, qui avaient partagé les armes. Pendant ce temps-là, le grand-père Petit avait sauvé celui de Raphaël sur le champ de bataille.

Sur son lit de mort, toujours inquiet pour sa petite-fille, le grand-père de Jade l’avait confiée au grand-père de Raphaël.

Ainsi, a commencé ce mariage de façade.

Mais, à un moment donné, Jade s’est emportée et s’est entièrement donnée.

Elle pensait qu’avec le temps, en jouant bien son rôle de femme, elle gagnerait un jour son amour.

Mais en retour, elle a reçu le divorce.

« Je te donnerai quatre milliards d’euros et un duplex au Septième arrondissement comme compensation. Voici l’accord du divorce, si tu n’as pas d’objection, vérifie-le. »

Raphaël a tendu un dossier à Jade, son visage exprimait une froideur d’affaires.

Jade a pris l’accord et a regardé les chiffres.

Quatre ans, quatre milliards.

La famille Moreau était toujours aussi riche.

« Le divorce est-il inévitable ? »

Jade a posé la question en fermant le dossier et en levant les yeux vers l’homme qui se tenait devant elle.

L’homme qu’elle aimait depuis quatre ans avait un visage d’une beauté exceptionnelle, une stature imposante. Il a toujours été sérieux et a toujours gardé le contrôle, comme une fleur inaccessible sur une haute montagne.

« Le divorce est inévitable », a répondu Raphaël sans hésitation d’une voix froide.

Son cœur s’est légèrement serré.

Mais Jade n’était pas du genre à s’apitoyer.

Puisqu’elle s’était heurtée au mur, il était temps d’opérer un demi-tour.

« D’accord, j’accepte. »

Elle a pris le stylo et a signé de son nom sur l’accord avec assurance.

Raphaël a été surpris.

Dans ses souvenirs, cette femme était toujours douce et indécise, comme un petit lapin sans capacité de survie.

Maintenant, elle était plutôt résolue.

Il a ressenti un malaise inexplicable.

« Je t’informerai de la date officielle pour en discuter avec les avocats. Si possible, tu devras déménager ce soir. »

En mettant à côté son mécontentement, Raphaël s’est retourné et a quitté la villa après avoir prononcé froidement sa dernière phrase.

Évidemment, il n’était pas venu discuter du divorce avec Jade, mais juste pour l’en informer.

Ce soir-là, les domestiques qui n’avaient jamais été gentils avec Jade, étaient encore plus arrogants quand ils ont appris pour son divorce forcé.

Ils ont jeté ses bagages hors de la villa.

« Tu as profité de la famille Moreau pendant quatre ans, il est temps que tu sois chassée ! »

Dans la froide nuit, dans une extrême détresse, Jade a ramassé ses vêtements éparpillés sur le sol.

C’est alors qu’une voiture s’est arrêtée derrière elle et une femme grande et mince en est sortie.

« Mademoiselle Dubois, vous êtes enfin arrivée, vous n’êtes pas trop fatiguée j’espère ? »

Les domestiques qui avaient crié sur Jade se sont empressés d’aider la femme avec ses bagages.

Louise Dubois a relevé son menton, ne regardant personne : « Faites attention, mes affaires sont chères, vous ne pourriez pas les rembourser si vous les abîmiez. »

Jade s’est raidie, comprenant immédiatement la situation.