Chapitre 5

Jade pensait qu’elle allait inévitablement entrer en contact intime avec le sol froid.

Mais l’instant suivant, sa fine taille a été fermement saisie par les longs bras solides de l’homme.

L’odeur de menthe fraîche a rempli ses narines et l’a captivé.

« Tu es si chaude... Tu as de la fièvre ? »

Raphaël regardait la femme dans ses bras. Son regard habituellement froid était rempli d’une certaine préoccupation.

Elle était si mince, légère comme une plume, éveillant en lui un désir de protection.

« Cela ne te regarde pas ! »

Jade, ayant retrouvé son équilibre a serré les dents et a essayé de s’échapper avec obstination des bras de l’homme.

Elle ne voulait pas montrer une image faible et pitoyable à son ex-mari.

Bien que résistante, son corps était honnête, totalement faible et sans force.

Raphaël l’a soulevée sans hésiter.

« Je t’emmène à l’hôpital. »

« Que fais-tu... Lâche-moi ! »

Jade, se sentant mal et embarrassée, continuait de résister.

« N’oublie pas, nous sommes déjà divorcés... »

« Pendant la période de réflexion, tu es toujours la femme de Raphaël Moreau. »

Sa voix, ferme et autoritaire, n’a laissé aucune place au refus.

Voyant qu’ils allaient partir, Louise s’est énervée.

Ce n’était pas l’effet qu’elle souhaitait.

Elle se tenait le ventre, faisant semblant d’être faible : « Raphaël, attends-moi, je suis enceinte, il m’est difficile de marcher... »

« Reste là, je demanderai à Jules de venir te chercher. »

Après avoir parlé, Raphaël a de nouveau regardé Jade : « Son état n’est pas bon, je ne peux pas l’ignorer. »

En entendant cela, Jade a presque roulé des yeux.

Quelle hypocrisie ! Un homme qui l’avait forcée au divorce et qui se montrait attentionné !

Il se prenait pour qui ? Un Romeo émotionnel et charmant ? Il voulait que son ex garde son goût sur les lèvres ?

Il était vraiment né pour Louise, cette peste hypocrite !

Puisque c’était comme ça, Jade allait donc s’amuser un peu avec eux.

Jade ne résistait plus, elle a enlacé le cou de Raphaël en battant des cils et a fait la coquette en disant : « Merci beaucoup, mon futur ex-mari. »

Raphaël est devenu livide. Son expression était indéchiffrable.

Quant à Louise, elle est devenue verte de rage !

À l’hôpital, après avoir pris un rendez-vous, Raphaël a accompagné Jade pour une prise de sang.

Les résultats sont rapidement arrivés.

« 39,3 degrés, infection virale compliquée d’une infection bactérienne. Si vous l’aviez amenée plus tard, elle n’aurait pas été chaude, mais froide. »

Le médecin, lisant le rapport, a fixé Raphaël avec un air réprobateur : « Comment peux-tu être un tel mari ? Ta femme a de la fièvre et tu la laisses si peu vêtue, as-tu un cœur ? »

Alors que Raphaël allait s’expliquer, Jade a pleuré en premier : « Docteur, ne grondez pas mon mari. Même si j’ai faim et froid avec lui et qu’il m’a forcée à divorcer après m’avoir trompée, je ne lui en veux pas. Il est tellement beau, c’est mon choix. »

Raphaël était perplexe.

Cette femme, que faisait-elle, elle n’était pas du tout comme dans ses souvenirs.

Le médecin, visiblement choqué par cette situation, a secoué la tête : « Les jeunes d’aujourd’hui... incroyables ! »

« Après ce sérum et ces médicaments, ça devrait aller. »

Le médecin s’est empressé de partir après quelques mots.

Dans la chambre d’hôpital, seuls Raphaël et Jade sont restés, créant une atmosphère étrange.

Pendant quatre ans de mariage, ils avaient rarement été seuls.

Raphaël, les mains dans les poches, regardait Jade d’en haut : « Tu arrêtes de jouer ? »

Jade, embarrassée, a toussoté : « J’arrête. »

Si elle continuait, elle craignait pour sa vie.

« Avec une telle fièvre, pourquoi ne m’as-tu pas appelé pour reporter notre rendez-vous ? »

La femme, le visage rougi par la fièvre, allongée et vulnérable, ressemblait à nouveau à un petit lapin sans défense, suscitant étrangement sa pitié.

« Quoi qu’on fasse, il va toujours pleuvoir et les gens vont toujours se marier. Et quand Raphaël Moreau veut divorcer, reporter ne sert à rien. »

La fièvre a rendu Jade d’autant plus faible. Elle chérissait la gentillesse de Raphaël, mais savait qu’elle ne devait pas s’y abandonner.

« Merci pour aujourd’hui, je vais bien, tu peux partir. Ta maîtresse enceinte t’attend. » Ces mots semblaient l’avoir réveillé.

« D’accord, je pars. »

Juste à ce moment, une grande silhouette et élancée est entrée dans la chambre.

« Grande sœur Jade, tu as divorcé et maintenant tu es à l’hôpital... »