—Comment ça, elle s’est enfuie ? s’exclame Apolline.—Tu as besoin que je te donne une définition nette et précise du verbe «enfuir» ? réplique le Leader.—Angie ! s’écrie Sean. Si tu pouvais t’abstenir de tes remarques cinglantes envers ma sœur, je t’en serais reconnaissant. Tu sais pertinemment ce qu’elle veut dire par là. Elle...—Je suis assez grande pour me défendre toute seule !—Je n’ai jamais insinué le contraire!—Tu es sûr ? C’est pourtant l’impression que tu m’as donnée !—Apolline, ça suffit ! s’emporte Angie. Inutile d’en faire toute une histoire.La Talentueuse lève la tête pour fusiller le Leader du regard.—C’est toi qui as ouvert les hostilités !—Les amis, ce n’est vraiment pas le moment de se dis...—Zéphyr, ne m’interromps pas! s’énerve Apolline, se retournant brusquement vers lui.—Ça ne te pertur
La surprise est telle que je ne fais presque plus attention au sang qui s’écoule de mes blessures, jusqu’à ce que d’affreuses brûlures viennent se rajouter à la douleur actuellement présente dans mon corps. Le sang d’une Gémone ne doit pas être très compatible avec l’absinthe.—Alors, je vous ai manqué ? s’exclame Mélodie.Angie se précipite sur elle et la plaque contre le mur le plus proche. Il la tient par la gorge, mais il n’ose pas forcer. Il sait que cela aura des répercussions sur Isaac.—Je ne m’attendais pas à un tel accueil, déclare-t-elle.—Et à quoi t’attendais-tu, exactement ? Tu pensais que je te remercierais gentiment d’avoir sauvé nos vies ? réplique-t-il sèchement.Mélodie ne répond pas. Au lieu de cela, elle pointe du doigt la main que porte Angie à son cou et susurre:—C’est fou à quel point la colère peut te faire perdre pied. Tu ne réalises même pas que ta «petite miss» est en train
—Je savais qu’on n’aurait pas dû te faire confiance ! s’écrie Sean en dégainant aussi sec un poignard.Il le lance violemment en direction de Mélodie. Cette dernière l’évite. L’arme vient se figer dans la porte du Siège, qui s’ouvre automatiquement sur un Zéphyr aux yeux exorbités par le choc de la scène se présentant à lui. Il accourt aux côtés de la reine, peinant à se faire une petite place entre Apolline et Cassie. Ces dernières refusent catégoriquement de s’éloigner du corps de leur mère. L’Aimant parvient à prendre le pouls de Candélaria, deux doigts posés sur son cou.—Je ne sens rien, déclare-t-il. Je suis désolé.—Non ! Elle ne peut pas être morte comme ça ! sanglote Cassie, passant sa main autour de la taille de sa mère pour la serrer dans ses bras. Elle... elle est plus forte que ça !—C’est ta faute ! hurle Apolline.Elle se lève, chancelle, mais recouvre bien vite ses esprits et se jette sur Mélodie. Dagues en main
Le choc me coupe les voies respiratoires. Je me laisse glisser au sol, lorsqu’une main aux longs ongles manucurés de rouge me saisit par le cou et m’arrache le poignard que je gardais précieusement contre moi.—Oh, voyons Evalina ! Un poignard ? Tu ne sais même pas t’en servir, s’esclaffe-t-elle avant de le jeter par terre. Je t’aurais bien fait une petite démonstration, mais je viens de me souvenir que j’avais quelque chose d’encore plus drôle à te montrer!Je déglutis difficilement, la main de Mélodie enserrant toujours fermement mon cou.—Tu n’es pas forcée de faire ça, Mélodie, la dissuadé-je. Tu peux encore revenir en arrière. Tu peux tout arranger, il suffit de le vouloir ! Quelque part, ton humanité doit toujours subsister !Mélodie desserre son emprise autour de mon cou.—Tu veux la voir, mon humanité cachée ? chuchote-t-elle. La voici !Elle enfonce brutalement sa propre main dans mes entrailles. Littéralement.
Trois ans avant l’arrivée d’Evalina à Réturis...L’alarme stridente retentit dans le village tout entier. Je saisis le sac à mes pieds et y fourre les quelques fruits que j’ai pu voler, puis je m’empresse de quitter ce village avant qu’il ne soit trop tard. En moins de temps qu’il en faut pour le dire, je me retrouve à la limite du village, prêt à fuir. Cela fait presque un an que c’est mon quotidien. Voler, entendre l’alarme, fuir. Chaque jour, j’explore un nouvel endroit. Et chaque jour, des attaques de trénones éclatent un peu partout. Elles n’ont jamais été aussi fréquentes qu’en ce moment. Je me demande encore pourquoi je persiste à vouloir continuer ainsi. Pourquoi je me bats. Peut-être qu’au fond, j’espère me réveiller le matin par les cris de ma sœur faisant un cauchemar. Comme avant. Mais chaque matin, je me réveille seul. Ma sœur n’est plus là. Je n’ai plus personne. Je ne sais pas où je vais.Je me retourne une dernièr
Née en 1999, E.J. Swan a vu le jour en région parisienne. D’abord une grande férue de lecture (inspirée par le talent de son auteure préférée ; Tahereh Mafi), elle se questionne sur l’envers du décor des livres qu’elle dévore, faisant ainsi naître sa passion pour l’écriture. Intéressée depuis toujours par la psychologie des méchants et l’évolution des personnages dans les films, les séries et les romans, elle décide–à l’âge de 14 ans–d’associer cet intérêt à ses écrits sur la plateforme W*****d. Surnaturels est son premier roman et s’inscrit en premier lieu dans l’univers de la fantasy, puis dans celui de la dark fantasy. Passionnée par l’idée que rien n’est tout blanc ni tout noir, elle aime retourner le cerveau de ses lecteurs dans le but de dépeindre la complexité de l’être humain et de faire passer des messages–et peut-être aussi parce qu’elle est sadique. Un peu. Surprise par l’engouement que prend son histoire, e
—Tu te sens mieux ? me demande Isaac, le menton posé sur mon crâne, une main caressant mes cheveux d’un geste réconfortant.Je me recule, embarrassée lorsque je constate l’état de son tee-shirt. Je me mords la lèvre et articule:—Désolée pour... pour ton tee-shirt.Isaac esquisse un sourire en coin.—Des tee-shirts, ce n’est pas ce qui manque, me répond-il, quelque peu amusé par ma remarque. Tu n’as pas répondu à ma question.Je fronce les sourcils, avant de me remémorer ladite interrogation. Est-ce que je me sens mieux? Je n’ai pas envie de lui mentir.—Non, articulé-je, la gorge serrée.Non, je ne me sens pas mieux. Tout ce que je veux, c’est partir immédiatement pour aller retrouver Tessia. Et lorsque ma conscience me rappelle que je ne peux pas y aller, cela ne fait que nourrir un peu plus ma frustration. Je n’ai aucune idée de l’endroit où elle se trouve. Ce serait comme chercher une aiguille dans
—Ne baisse jamais ta garde ! C’est l’une des choses les plus importantes ! Allez, recommence.Je soupire une énième fois et me remets en position, les poings en avant, mais pas trop. Mes pieds sont fermement ancrés dans le sol. Je suis prête. Edden balance un coup de poing au niveau de mon visage, que j’évite sans grande difficulté. J’en profite pour lui en asséner un dans le ventre, mais il reprend aussitôt sa position initiale et pare mon attaque. J’en balance un deuxième en direction de son visage, mais il en profite pour lever son genou vers mon abdomen. Le coup n’est pas fort, mais cela me coupe tout de même la respiration quelques secondes. Je baisse la tête, honteuse. J’ai encore oublié de revenir à la position initiale.—Pense à tes poings. Garde tes coudes aussi près que possible de ton corps. Tu dois toujours penser à protéger ton visage. Recommence, m’ordonne une fois de plus Edden, sans se départir de son calme.Je ne sais pas comment il fai