Après avoir garé la voiture nous prîmes l'ascenseur jusqu'au cinquième. Je n'étais venue qu'une fois dans cet immeuble lors de la visite de nos appartements respectifs à Jess et moi il y a un peu plus d'un mois et d'être ici à nouveau me confirma que nous avions vraiment eu une chance exceptionnelle.
Au départ, je cherchais une location proche de chez Jessica. Elle s'était donc mise à chercher avec moi pour m'aider mais nous avions du mal à trouver mon bonheur et de fil en aiguille l'idée avait germé en elle de déménager aussi. Ce n'etait qu'une idée farfelue au début mais nous en avions tout de même parlé avec mon agent immobilier qui, à peine une semaine plus tard, m'avait appelé pour me parler d'une grosse opportunité à saisir: deux appartements côte à côte, soit l'avantage d'être proche l'une de l'autre sans les inconvénients d'une colocation. Rien que pour cela nous aurions pu signer le bail, mais en plus le loyer était dans mon budget et légèrement inférieur à celui de l'ancien appartement de Jess et ils étaient plutôt bien situés, proche des transports en commun. Cela nous fit définitivement accepter l'offre.
-Tu veux passer chez moi? Me proposa Jessica.
-Non merci, je vais plutôt rentrer. D'après une personne fort sympathique je vais serrer en voyant tout ce que j'ai à déballer, lui dis-je en répétant ses propres mots.
-Tu veux que je t'aide?
-Non laisse, tu me connais, j'aime bien ranger à ma façon.
-Ok, fais comme tu veux, mais si tu as besoin n'hésites pas, je suis juste en face. Putain, ça le fait grave de dire ça!
Je la pris dans mes bras puis la remerciai encore une fois. Elle me tendit mes clefs, j'allai jusqu'à ma porte et ouvris ce qui serait mon premier appartement à moi toute seule.
-Et ben merde alors! M'exclamai-je en découvrant tous les cartons qui avaient été laissé en plein milieu du salon ce qui m'empêchait presque de circuler.
Je fis un petit tour du propriétaire avant de commencer quoi que ce soit. La porte d'entrée donnait directement sur le salon - salle à manger, pièce la plus spacieuse de l'appartement avec son canapé noir en plein milieu face à un meuble télé posé contre le mur. À gauche de la porte se trouvait un bureau et de l'autre côté une petite table et ses quatre chaises. La cuisine ouverte était dans le fond. Il y avait également un balcon auquel on pouvait accéder par la porte fenêtre, il n'était pas bien grand, mais parfait pour mes pauses cigarettes.
À droite du salon il y avait un couloir menant à ma chambre où se trouvait un lit deux places, deux chevets et un placard encastré. La salle de bain ainsi que les toilettes étaient derrière la porte du fond de la pièce.
L'appartement n'était pas très grand, mais il représentait ce que je pouvais me payer de mieux dans une ville aussi chère que Paris. Puis il était propre, repeint depuis peu dans des couleurs claires et, même si j'avais toujours préféré les peintures vives, j'appréciais énormément l'ambiance zen qui se dégageait de cet endroit.
Je retournai dans le salon et commençai à défaire mes cartons un à un. Ce déballage me prit tout l'après-midi, ce ne fut que vers 20 heures que l'on tapa à ma porte, j'allai ouvrir.
-Je fais des lasagnes, tu te joins à moi? Me demanda Jess.
-Tu sais que je ne peux pas résister à tes lasagnes, mais laisse moi vingt minutes, il ne me reste plus qu'un carton à défaire et j'ai fini.
-C'est bon de toute façon ce n'est pas encore tout à fait prêt, me dit-elle en repartant chez elle.
Je fermai la porte et retournai à mon déballage. A la moitié du carton je tombai sur une photo du plus beau jour de ma vie. Je me voyais dans ma magnifique robe blanche et lui dans son superbe costume gris devant l'église de mon enfance.
Tout cela appartenait à mon passé, pourquoi avais-je emmené cette photo avec moi si ce n'est pour me faire encore un peu plus de mal? Il m'était tout simplement impossible de me défaire de mon passé, impossible d'oublier mon ancienne vie, impossible de me lancer totalement dans la nouvelle, en tous cas, pas sans un minuscule souvenir de ce que j'avais eu et perdu. Vu les larmes que ce cliché me faisait immédiatement monter aux yeux je ne pouvais absolument pas l'afficher au mur, mais il m'était également impossible de me résoudre à le jeter. Je décidai donc de le mettre dans le tiroir du bas de mon chevet et de l'oublier, d'essayer du moins.
Après cette découverte, difficile de me remettre au rangement, je décidai donc de tout laisser en plan et de me rendre directement chez ma voisine de palier. Au final il n'y avait qu'elle pour me remettre un peu de baume au cœur.
Le début de semaine passa très rapidement. J'adorais ma nouvelle vie à Paris et je pouvais en profiter pleinement n'ayant pas encore repris le travail. Je me levais tôt le matin et j'arpentais les rues et les ruelles se trouvant près de chez moi sans but précis, juste pour le plaisir de la découverte. Ce jeudi matin, j'avais fait un saut à la boulangerie pour acheter quelques viennoiseries à Jessica. Il était 8h30 lorsque je sonnai chez elle. -Entre! Je suis super à
22h15. Nous nous décidions enfin à monter chez nos voisins. Je me sentais légèrement stressée. Depuis ma séparation, je m'étais un peu renfermée sur moi-même et sur mes quelques amis proches. Arrivées à l'étage du dessus nous entendîmes distinctement le son de la musique à travers la porte. Jess se tourna vers moi en
Toc, toc, toc.Le bruit de quelqu'un qui tapait à la porte me fit ouvrir les yeux. Toc, toc, toc.J'attrappai mon téléphone qui affichait 13 heures et soufflai en pensant que j'aurais bien dormi encore un peu. Toc, toc, toc.Je me levai pour aller ouvrir. Toc, toc.-C'est bon, pas la peine de défoncer la porte, j'arrive!
Le lendemain matin je m'étais levée de bonne heure. J'avais décidé d'aller courir et Jess avait accepté de m'accompagner. Je n'aimais pas spécialement courir mais aujourd'hui j'en avais besoin. La reprise du travail dans un nouveau poste me stressais bien malgré moi et je savais que me dépenser m'aiderais sûrement à me vider l'esprit. Nous avions alterné course et marche rapide pendant une quarantaine de minutes avant de rentrer chez nous. Arrivée à la maison je m'étais douchée et j'avais grignoté un bout en guise de repas. Je détestais cui
-Désolé mec. C'est juste que j'ai trouvé une meuf capable de niquer Fram' à fifa alors je kiffe mon moment, lui dit Mo'. -Ouais ben tu peux pas kiffer moins fort? J'essayais de dormir moi, lui répondit Nek. -En même temps t'as qu'à te coucher plus tôt au lieu de ramener tous les déchets parisiens dans ton lit, intervint Mékra. -C'est bon pour la planète de recycler les déchets, dit Nek avec un petit sourire en s'avançant un peu plus dans le salon. Il sembla enfin nous remarquer Jess et moi. Son regar
Le premier jour dans mon nouvel établissement c'était merveilleusement bien passé. Mes collègues étaient très sympathiques, mes élèves semblaient avoir envie d'apprendre, les locaux étaient en bon état et j'avais des horaires cool, je ne bossais pas le mercredi ni le vendredi après-midi. Bref, ma rentrée avait été une réussite. Le lundi soir avant de rentrer chez moi j'étais passée chez Jess. Arrivée devant sa porte j'entendis plusieurs voix masculine en plus de celle de mon amie. Je me décidai à taper. Elle vint m'ouv
Les jours passaient et je me plaisais vraiment à Paris. J'avais passé mon premier week end après la reprise des cours à visiter la capitale. C'était amusant de se sentir à la fois touriste et habitante de cette ville. J'étais déjà venue à Paris, j'avais déjà visité ces lieux mais le fait de me dire que je pourrais y revenir à n'importe quel moment en un coup de métro sans me presser me remplissais de joie. J'avais toujours eu une certaine fascination pour cette ville. J'imaginais Paris comme une femme au savoir infini et à la beauté renversante. Ici, chaque rue, chaque mur avaient une histoire particulière dont j'éprouvais le besoin de m'imprégner totalement. J'avais passé le week end seu
Lorsque le vendredi soir arriva je n'avais rien de prévu. Jess avait une soirée resto-ciné avec Mekra et Mo ' était de sortie. Je me retrouvais donc seule devant un film lorsque mon téléphone sonna, c'était un numéro inconnu. -Allô? Dis-je en décrochant. -Fanny, c'est Ken, me chuchota-t-il. -Pourquoi tu parles tout doucement? -Je suis un peu dans la merde là, j'ai vraiment besoi