De justesse, j’évite son poing et lui assène un coup dans le ventre. Il recule, prêt à intercepter mon bras, mais j’arrête mon geste et lui flanque un coup de pied dans les genoux. Il s’écroule à terre. Ni une ni deux, je me jette sur lui pour le maintenir fermement au sol. Mais avant que je ne puisse l’écraser de tout mon poids, il me donne un violent coup dans la poitrine et je lâche prise. Il en profite pour inverser les rôles. Il me plaque à terre, mais en usant de ma force de Gémone, je parviens à le faire basculer. Il tente de me frapper à coups de tête, mais je place mes mains autour de sa gorge pour l’en dissuader. Et je serre. Ses yeux noirs s’écarquillent. Il agrippe mes bras et tente de s’extirper de la situation. En vain. Il grogne et finit par me lâcher pour venir taper deux coups au sol. Je stoppe immédiatement mon attaque et me relève. Le premier regard que je vois, c’est celui d’Angie. Des yeux fiers. Puis un applaudissement retentit.—Félicitations, ma puc
Je ne sais pas comment j’ai fait, mais je suis debout. Je fonce dans le couloir à la recherche de la chambre de Kierân. Je sais qu’elle n’est pas loin de celle de Raphaël. Ma panique s’est transformée en rage monstre. Je ne veux plus qu’une seule chose. Le trouver, lui. J’ai envie de crier. D’exploser. De pleurer. Le monde ne tourne plus rond. Il a décidé de se foutre de moi et de basculer à l’envers. Je suis incapable de comprendre ce que j’ai entre les mains. J’ai voulu partir. Prendre la fuite et ne plus jamais remettre les pieds ici. Seulement, j’ai besoin de connaître la vérité. J’ai besoin de le confronter.Je passe devant les douches et bifurque dans le couloir à droite. La colère embrouille si fort mes sens que je manque de percuter Lacnas. Ce dernier m’adresse une phrase que j’entends à peine, continuant mon chemin. Seulement, il me rattrape. Je le repousse brutalement. Trop brutalement. Son dos vient percuter le mur et il tombe lourdement sur le sol. Mais je dé
Née en 1999, E.J. Swan a vu le jour en région parisienne. D’abord une grande férue de lecture (inspirée par le talent de son auteure préférée ; Tahereh Mafi), elle se questionne sur l’envers du décor des livres qu’elle dévore, faisant ainsi naître sa passion pour l’écriture. Intéressée depuis toujours par la psychologie des méchants et l’évolution des personnages dans les films, les séries et les romans, elle décide–à l’âge de 14 ans–d’associer cet intérêt à ses écrits sur la plateforme W*****d. Surnaturels est son premier roman et s’inscrit en premier lieu dans l’univers de la fantasy, puis dans celui de la dark fantasy. Passionnée par l’idée que rien n’est tout blanc ni tout noir, elle aime retourner le cerveau de ses lecteurs dans le but de dépeindre la complexité de l’être humain et de faire passer des messages–et peut-être aussi parce qu’elle est sadique. Un peu. Surprise par l’engouement que prend son histoire, elle se met à rêver secrètement d’une publication papier et attein
—Tu es magnifique! s’exclame Apolline, après avoir apporté la touche finale à ma tenue: une couronne de fleurs dans mes cheveux.Elle est composée d’arums et de chrysanthèmes blancs. D’après Apolline, l’arum est une fleur qui symbolise l’âme, tandis que l’autre symbolise l’éternité. Grâce à la Talentueuse, mes cheveux châtains forment de jolies boucles, qu’elle a d’ailleurs voulu attacher en un chignon pour dégager mon visage. Mais j’ai refusé. Je préfère les sentir chatouiller le bas de mon dos. Cependant, j’ai tout de même accepté qu’elle enroule quelques mèches autour de la couronne.Lorsque mes yeux rencontrent mon reflet dans le miroir, je parviens tout juste à me reconnaître. Des vêtements dignes de ce nom, une belle coiffure et un bon maquillage peuvent changer une personne de façon assez flagrante. Mes yeux vert foncé sont maquillés d’un fin trait de crayon noir qui se termine par une virgule remontant vers l’extérieur de l’œil, ainsi qu’une très
—Evalina? C’est moi, Apolline!Je recouvre soudainement la vue. Je suis assise sur le sol dallé de la pièce en coupole, Apolline et Maximilien agenouillés à ma hauteur, les sourcils froncés d’inquiétude.—Comment te sens-tu? me demande le Cerveau.Je regarde les alentours, tous les sens aux aguets, cherchant vainement Eléana du regard. Cela ne rime à rien. C’est la première Démone, elle est morte depuis des décennies. Et pourtant, j’ai désormais l’impression de sentir sa présence. Comme si sa voix avait réveillé quelque chose en moi. Mais suis-je réellement prête à croire ce que j’ai entendu? Comment Eléana pourrait-elle me contacter? Elle a été l’une des premières présences humaines à occuper ce royaume… Et c’était il y a très longtemps.—Evalina?Je tourne un regard angoissé sur Maximilien. Pendant un instant, j’ai cru que la voix était de retour.—Je… je vais bien, déglutis-je.
Il est quelque part dans le château, et je dirais même qu’il est très proche. Dans le couloir peut-être? Je fais coulisser la porte de mes appartements et inspecte celle du Leader, qui se dresse devant moi. Son symbole, l’œil de la raison, y est fièrement incrusté. Pourtant, je sens que ce n’est pas ici qu’Angie se trouve. Je continue donc mon chemin jusqu’au seuil de la chambre de l’Aimant. C’est l’endroit exact où la sensation me mène. La porte est légèrement entrouverte. Mon cœur cogne fort dans ma poitrine, je ne sais pas ce qui m’attend de l’autre côté. Mille et une pensées me traversent l’esprit, si bien que je prends une grande inspiration et décide de pénétrer dans la pièce sans plus attendre.Angie est assis sur le lit de Zéphyr, dos à moi. Deux semaines qu’il a complètement disparu du royaume, et le voilà revenu, d’un coup. Comme par magie. Comment dois-je réagir? Je ressens autant de joie que de colère… Il ne semble même pas avoir remarqué ma présence. Ce
Je me retrouve une fois de plus les fesses par terre. J’attrape la main que me tend Lucie et me relève lourdement, l’esprit en ébullition quant à la prochaine tactique que je pourrais bien utiliser pour la faire tomber. Une seule consigne: faire chuter son adversaire. Une seule, et je suis incapable de la mener à bien.—Ça, c’était ma manière à moi d’être quitte.—Il t’aura fallu six fois pour être parfaitement quitte? Je t’ai déjà dit que j’étais désolée, répété-je.Lucie replace ses cheveux blonds derrière ses oreilles et rétorque:—Tu t’es quand même bien payé ma tête. Tu m’as menti droit dans les yeux!—Je sais, mais…—Tu avais toutes les raisons de le faire. Ne t’en fais pas, j’ai compris. Même si j’ai dû passer pour une idiote à tes yeux, j’aurais probablement fait la même chose, me rassure-t-elle.Je pousse un léger soupir de soulagement. Lorsque j’ai débarqué à la Colombe, ce
Je déglutis. Ombelline m’entraîne carrément à l’extérieur de la Colombe. Sûrement pour être certaine de ne pas avoir affaire à des oreilles indiscrètes. Je ne peux pas m’empêcher de l’admirer à la dérobée. Elle dégage tant d’assurance et de charisme… D’ailleurs, je me demande depuis combien de temps foule-t-elle le sol de ce royaume. Elle ne parle jamais d’elle. Personne ne sait comment elle est devenue immortelle. Ombelline me toise de haut en bas, puis d’un geste sec, elle tend sa main droite devant elle. Et dans un petit brouillard blanc, un paquet de lettres y apparaît.—Les reconnais-tu?Sa voix est tout aussi froide que son apparence. J’ai bien envie de lui répondre d’un ton ironique «non», mais je vois bien que l’heure n’est pas à la plaisanterie. Je me contente donc de la vérité:—Ce sont les lettres que j’ai fait tomber à la Chronosée.L’I