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Chapitre 6

Si Molly réussit à entrer au lycée de l’Institut Royal, elle serait aussi en première année. Et si elles étaient dans la même classe ? Cette pensée rendait Florence malade.

« Ne t’inquiète pas ; je ne vais pas apporter des ennuis aux parents. Je peux me débrouiller », lui a répondu Molly avec indifférence.

« Quoi ? » Florence était stupéfaite. « Qu’est-ce que tu vas faire ? »

Elle n’était qu’une lycéenne venue de la campagne, et elle disait qu’elle pouvait trouver un moyen pour entrer à l’Institut Royal ?

N’était-ce pas de la vantardise ?

« Mêle-toi de tes affaires. » Il était fatigant de communiquer avec une telle personne. Le sourire de Molly s’est effacé de son visage, et elle est montée directement dans la chambre.

Florence regardait le dos de Molly avec indignation. « Voyons comment une campagnarde peut entrer à l’Institut Royal. »

Le lendemain, c’était le week-end. Molly s’est levée tôt pour faire de la course.

C’était son habitude depuis de nombreuses années. Après la course du matin, elle a trouvé un endroit tranquille et a commencé à pratiquer ses techniques d’arts martiaux. C’est en forgeant qu’on devient forgeron.

Il était presque sept heures quand elle est rentrée. En rentrant, Molly a vu ses parents l’attendre, et Florence se tenait à côté d’eux.

« Où étais-tu passée ? Papa et maman étaient inquiets pour toi quand ils ont vu que tu n’étais pas là. » Florence a vu Molly et a pris les devants.

Molly a froncé les sourcils en pensant qu’elle était incompréhensible. « Je suis juste sortie faire du jogging. Qu’est-ce qu’il y a ? »

Victoria était soulagée. « Ah ! Faire de l’exercice est une bonne habitude. »

Mais Florence n’allait pas laisser Molly tranquille. « Quoi qu’il en soit, je préviens papa et maman à l’avance pour qu’ils ne s’inquiètent pas pour moi. Tu dois aussi penser aux sentiments de maman, tu comprends ? »

Florence ne se laisserait pas faire.

« Vous ne vous étiez pas levés lorsque je suis sortie faire de la course. De plus, je l’ai dit au majordome. » Molly a regardé nonchalamment Florence, voulant voir quelles autres accusations Florence pourrait lui adresser.

« Mais… »

« C’est juste une mince affaire. Il n’y a pas besoin d’en faire tout un plat. Asseyons-nous et prenons le petit-déjeuner. » Jean l’a interrompue avant que Florence ne puisse continuer.

Le visage de Florence a changé radicalement. Elle avait l’habitude de faire de telles plaisanteries, de rouspéter contre ses frères qui avaient inquiété leurs parents, mais son père ne l’avait jamais réprimandée de la sorte.

Tout a changé après l’apparition de Molly. Se sentant blessée, Florence a dit : « Papa, penses-tu que je suis fouineuse ? Mais je suis toujours comme ça. Est-ce que j’ai mal agi ? »

Florence avait un visage adorable, et elle savait faire piteuse mine avec des larmes dans les yeux. Jean ne pouvait s’empêcher de se demander s’il était trop dur avec elle.

Mais Molly avait perdu patience avec le jeu de Florence. « Tu as fait ce qu’il fallait, mais je ne suis pas ton clone ».

Les propos de Molly ont fait rappeler à Jean et Victoria qu’ils devaient accepter la différence entre Molly et Florence.

« Tu a raison, Molly. Tu es unique. Tu peux être toi-même. » Victoria a tendu la main pour aider Molly à démêler ses cheveux. Elle voulait seulement que sa fille soit heureuse, et rien d’autre ne comptait.

Mais tout cela semblait différent dans les yeux de Florence.

Elle essayait toujours de faire de son mieux, de faire plaisir à Victoria et Jean, car elle avait peur que ce ne soit qu’un rêve. Une fois réveillée, elle retournerait aux jours difficiles.

Maintenant, ses craintes se sont réalisées. Leur fille biologique était de retour, et ils étaient indulgents envers Molly, quoi qu’elle fasse. Mais qu’en est-il d’elle ? Tous ses efforts précédents avaient-ils été vains ?

Florence se sentait terrible et ne se souciait plus de garder son image de bonne grande sœur. Elle s’est retournée et a dit : « Maman, papa, vous mangez sans moi, je rentre dans ma chambre. »

« Florence… » Victoria voulait la consoler, mais a été arrêtée par Jean, qui lui a fait signe de penser aux sentiments de Molly.

Craignant que Molly ne se sente exclue, Victoria est restée. « Regarde-toi, tu es trempée de sueur. Va te changer, puis descends pour le petit-déjeuner. »

« D’accord. » Molly ne voulait pas rendre la vie de ses parents plus difficile, alors elle a monté dans sa chambre.

Voyant que les deux filles sont parties, Jean a dit : « Sais-tu maintenant pourquoi papa t’a demandé d’envoyer Florence ? »

Personne n’est parfaite. Face à leur fille biologique qu’ils avaient perdue pendant de nombreuses années, et à la fille adoptive qui avait vécu avec eux pendant de nombreuses années, inévitablement, il y aura du favoritisme et du déséquilibre. Ce que le grand-père essayait de faire, c’était de protéger les deux. Il ne voulait pas que la relation entre la famille Doré et Florence finisse par se briser.

« Oui, je sais. », a répondu Victoria d’un air accablé.

Plus Florence restait longtemps, plus on serait triste.

Après le déjeuner, Victoria a emmené Molly faire du shopping au centre commercial. Molly avait si peu de choses et Victoria avait peur qu’elle ne savait pas demander parce qu’elle était sage et têtue. Elle ne voulait pas que Molly se sente injustement traitée.

Florence les accompagnait également. Dès qu’elles sont entrées dans le centre commercial, Florence a pris gaiement des vêtements et des sacs comme si elle avait complètement oublié ce qui s’était passé le matin.

« Maman, qu’en penses-tu de cette robe ? »

« Très belle. Molly, pourquoi tu n’en prends pas pour toi ? » Victoria pensait encore à ce qui s’est passé le matin, elle essayait de s’occuper à la fois de Florence et de Molly. Elle devait garder un équilibre délicat.

Sachant que Victoria est prise entre le marteau et l’enclume, Molly lui a demandé d’accompagner Florence pendant qu’elle parcourait les vêtements du magasin toute seule. Elle a toujours aimé les styles simples, mais élégants. Pourtant, cette boutique vendait des vêtements tape-à-l’œil. Molly a donc flâné pendant un court moment et a dit à Victoria : « Maman, je veux aller dans d’autres boutiques. »

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