Chapitre 11

« Non, c’est impossible ! »

« Émilie ! »

Émilie n’avait pas encore eu le temps de repousser Christophe, Astrid a déjà fait irruption.

Mathieu, qui attendait à l’extérieur, a vu clairement la proximité de Christophe avec Émilie à travers l’entrebâillement de la porte.

« Berthier... Monsieur Berthier ?! » Comme s’il se sentait cocu, Mathieu est entré d’un grand pas, le visage froid.

« Vous vous méprenez », a dit Émilie en jetant un regard appuyé à Astrid, avant de maintenir son calme et de reculer de deux pas, pour garder ses distances avec Christophe.

Elle n’avait pas encore obtenu de preuves de la trahison de Mathieu et Astrid, elle ne pouvait pas les laisser retourner la situation contre elle.

« Un malentendu ? » Astrid a observé avidement le visage anguleux et beau de Christophe, tout en réprimant sa jalousie.

Elle s’est tournée vers Mathieu avec un sourire : « Peut-être qu’Émilie a vraiment quelque chose d’important à dire à Monsieur Berthier, bien qu’ils soient seuls dans le bureau... »

Le visage d’Émilie s’est soudainement durci.

Les mots d’Astrid l’ont mis dans une position difficile.

Seule avec un homme, une intimité apparente...

Étant donné le statut de Christophe, personne sur place n’osait l’offenser.

Ainsi, toutes les accusations étaient dirigées vers elle !

« Émilie ! » Mathieu s’est approché puis l’a attirée dans un coin : « Comment peux-tu être si inconsidérée ! »

Il était furieux, sa voix était forte, audible même dans le couloir.

Comme s’il voulait que tout le monde sache qu’Émilie Seydoux l’avait trahi en premier !

« Sans aucune preuve, comment peux-tu m’acuser ? » a répondu Émilie avec ironie, en repoussant sa main : « Et tu penses vraiment que je pourrais dépasser les bornes avec quelqu’un comme Monsieur Berthier ? »

Mathieu a serré la mâchoire et a dirigé son regard vers Christophe.

Ce dernier, les bras croisés, semblait regarder une scène qui ne le concernait pas.

Mais son aura criait lisiblement : Inconnu, tenez-vous à distance.

Ainsi, Mathieu était soudainement incertain.

« Nous allons en parler après rentrer chez nous, d’accord ? » a dit Émilie en essayant de détendre l’atmosphère. « Monsieur Berthier, désolée pour cette interruption. Il paraît qu’on ne peut pas continuer notre conversation, je reviendrai une autre fois pour m’excuser. J’espère que vous pourriez comprendre. »

« Madame Seydoux doit vraiment s’occuper de ses affaires personnelles. Quand une entreprise a des parasites, il faut les éliminer rapidement », a dit froidement Christophe, fixant Astrid du regard.

Le regard perçant a fait vaciller Astrid.

« Astrid ! » s’est exclamé Mathieu en la rattrapant avant qu’elle ne tombe.

Émilie a ricané.

Mais elle n’avait plus d’espoir en eux, donc leur intimité n’allait plus la blesser.

Elle a levé les yeux, croisant le regard moqueur de Christophe.

L’homme n’avait pas l’intention de rester longtemps et est parti rapidement.

« Maintenant, ne devrais-tu pas m’expliquer ? » Mathieu, toujours furieux, a pressé Émilie de s’expliquer dès que Christophe était parti.

« La personne dans l’erreur, n’est-ce pas toi, mon mari ? » Émilie a imité le ton plaintif d’Astrid et s’est approché pour enlacer le bras de son mari.

« Si tu ne m’avais pas négligée récemment, je n’aurais jamais fait une telle chose pour te provoquer, n’est-ce pas ? »

Mathieu Fabre était stupéfait : « Tu l’as fait juste pour me provoquer ? »

Émilie a cligné des yeux : « oui, c’est juste... un jeu entre époux, n’est-ce pas ? »

Sentant l’hésitation de Mathieu, Astrid avait un éclair froid dans les yeux.

Elle a forcé un sourire pour apaiser la situation. :« Même si je ne sais pas ce qui se serait passé si je n’étais pas intervenue, puisque le malentendu est clarifié, ne reste pas fâché contre ta chérie, mon Mathieu. »

Ces mots ont suffi à raviver la colère de Mathieu, mais Émilie était la première à réprimander froidement : « C’est mon bureau ici et je ne me souviens pas t’avoir demandé d’entrer, pourquoi tu es entrée soudainement ?! »

Astrid était surprise par sa soudaine autorité.

Elle est venue simplement pour se faire remarquer par Monsieur Berthier.

Mais pourquoi Émilie était-elle soudainement si dure envers elle ?

« Je ne l’ai pas fait exprès. »

« Monsieur Berthier venait juste de nous promettre un autre projet. »

Alors que Mathieu tentait de calmer les choses, Émilie a lancé cette bombe.

Si la famille Berthier acceptait vraiment de lancer un autre projet avec eux, la fortune des Fabre monterait en flèche.

Mais il semblait que tout avait été gâché par l’indiscrétion d’Astrid !

« C’est ma faute, j’ai entendu des collègues du département financier dire que ces documents étaient urgents et devaient être revus par Émilie, alors je... » Astrid a versé des larmes de « remords ».

Émilie l’a regardée profondément.

Techniquement, Astrid n’était plus sa secrétaire et elle aurait pu l’accuser pour cela.

Mais elle avait des plans plus importants.

La vengeance était un plat qui se mangeait froid !

« Désolée, j’étais juste déçue, c’est pourquoi j’ai été si dure », a dit Émilie en tapotant son épaule : « Sois plus prudente à l’avenir, Monsieur Berthier n’est pas quelqu’un à offenser. »

« Je m’en souviendrai. »

Sentant sa main tapoter légèrement son épaule, même si la pression était douce, le cœur d’Astrid battait la chamade.