La pièce était grande, ma chambre était minuscule comparé à celle-ci. J'ai commencé par le grand garde-robe et j'ai fini avec la fenêtre qui donnait une magnifique vue sur l'océan. Cela m'a pris une grosse heure par chambre, ce qui me permis de terminer vers midi. Mon ventre commençait sérieusement à crier famine, n'ayant pas mangé ce matin. Je suis donc allée porter les produits de nettoyage là où ils étaient. Après m'être perdue deux fois, je finis par trouver la cuisine. À ma plus grande surprise, un bol de soupe encore chaud reposait sur le comptoir.
-Êtes-vous là ? Demandais-je.
Aucune réponse.
Il y avait un petit mot à côté du bol, ce dernier citait que c'était pour moi et que j'avais fait un joli travail.
Un joli travail ? Il avait déjà inspecté les trois chambres que j'avais nettoyées ce matin ?
Mon repas englouti, je partis explorer le manoir. Si quelqu'un organisait une partie de cache-cache, bonne chance à celui qui devra chercher... J'avais longé deux ou trois couloirs lorsque j'entendis un bruit dans une pièce près de moi. Un frisson me parcourut la colonne vertébral. Curieuse, je mis les pieds dans la première pièce qui fût vide. Je me dirigeais donc dans la pièce voisine. C'est là que je vis l'étranger fantomatique au milieu de la pièce. Il était accroupit pour ramasser un vase cassée. Du sang coulait de son bras.
-Vous êtes blessé ! Lui dis-je.
Il se tourna pour m'observer.
-Ce n'est qu'une égratignure...
-Ouais, une égratignure qui laisse une grande traînée de sang au sol, bien sûr.
Il souffla. Je parlais trop pour lui.
-J'ai dit que ce n'était rien, me dit-il.
Je lui pris le bras pour regarder sa blessure. Il ne s'était pas raté. J'allais voir dans la salle de bain s'il n'y avait pas de quoi le soigner, puis quand je revins avec une trousse de soin, son bras n'avait plus rien. Je clignais plusieurs fois des yeux et laissais tomber au sol ce que j'avais dans les mains. Son bras était intacte...
-Mais... Vous pissiez le sang... Comment ?! M'exclamais-je.
Je n'avais pas halluciné, il s'était bel et bien coupé et voilà qu'il n'avait plus rien.
-Calmez-vous, bon sang...
-Seulement si vous m'expliquez ! Vous n'avez plus rien... Et je vous jure que je n'ai pas hallucinée!
Je ne lui laissais même pas le temps de répondre, je sortis soudainement de ma chambre en secouant la tête. Je ne pouvais pas être folle, bien sûr que non.
Je m'enfermais dans ma chambre pour le reste de la journée.
Après m'être endormie pendant je ne sais pas trop combien de temps, je me rendis sur le balcon. Un petit peu d'air frais allait peut-être me faire du bien. Il faisait nuit. La marée était haute, c'était magnifique. La lune était haute dans le ciel. Mon père commençait déjà à me manquer. La scène de tout à l'heure me revint dans la tête. Peut-être que je me trompais et que j'avais tout halluciné. Il m'avait regardé comme si j'étais une idiote...
D'un coup, j'eus une drôle de sensation. Celle qui nous donnait l'impression d'être observé.
-Il y a quelqu'un ? Demandais-je, frissonnante.
-Moi, entendis-je.
Je sursautais, je ne savais pas quoi dire ni faire. Il continua.
-Désolé pour l'incident de tout à l'heure, je t'ai fichu une de ces trouilles.
Et voilà qu'il s'excusait...
-Je voudrais juste oublier... Soufflais-je.
-Parfait.
Je levais le regard vers le sien.
-En revanche, je voudrais connaître votre nom.
-Comment ça, en revanche ?
-Vous m'avez foutu une trouille bleu, ce n'est pas énorme ce que je demande, non ?
Il soupira en passant sa main dans ses cheveux. Ce geste le rendit craquant.
-Daniel.
Je souris enfin.
-Vous voyez, ce n'est pas si horrible que ça de dire son prénom, maintenant je vous souhaite la bonne nuit, Daniel.
J'allais vers mon lit, mais l'homme me coupa la route.
-J'aimerais mettre une chose au clair avec toi, me dit-il.
Je le regardais, attentive.
-Cesse tes allures de gamine et comporte-toi en être poli et civilisé.
J'eus un petit sourire en coin.
-Et si c'est dans ma nature ? Vous ne pouvez pas changer une personne.
-Ah bon, ce n'est pas ce que j'ai vu lorsque tu cherchais désespérément du travail ou lorsque tu t'adressais à ton pauvre père.
Je fronçais les sourcils, ce Daniel m'avait alors espionné chez moi.
-Je croyais que tu voulais aller dormir, ajouta-t-il avec cette fois-ci, un sourire en coin qui me fit rager.
Je levais ma main pour le taper, mais sa main rattrapa la mienne en un temps record. Ses yeux se mirent à rayonner d'un teint rouge. La peur m'envahit et mon cœur battit rapidement. Je ne pouvais pas encore halluciner.
-Lâchez-moi ! Lui criais-je.
-Vous ne méritez pas un travail avec de telles agissements !
Je me tus aussitôt et tirais toujours sur mon poignet pour qu'il me lâche.
Il avait raison, il avait été le seul à m'aider concernant le travail. Je devais me calmer pour me ressaisir. Il me tira le bras pour que je me retrouve à quelques centimètres de lui. Il baissa ses yeux pour me regarder. Le teint rouge dans ses yeux avait disparu. Ses lèvres s'approchèrent de moi.
-Bonne nuit, me chuchota-t-il à l'oreille.
Ce matin, je me suis réveillée avec un mal de tête. Malgré cela, j'ai tout de même dû nettoyer trois autres pièces, celles qui étaient voisines aux chambres d'hier. Le fait de ne pas avoir vu Daniel de toute la matinée n'avait pas été un problème pour moi.En terminant de ranger les produits de nettoyage, je vis passer une petite queue noire féline près de la porte. Daniel possédait un chat ? Je ne perdis pas de temps puis je partis à la recherche de l'animal.-Minou ?Je le vis sur le bord d'une fenêtre. Le chat noir semblait très calme. Ce dernier tourna la tête vers moi pour me regarder de ses yeux jaunes.
Plus tard dans l'après-midi, j'avais revu deux fois le chat, mais je l'avais laissé tranquille. Je m'étais trouvée un bon livre à lire. Je l'avais commencé dans le jardin que Daniel m'avait montré, mais il s'était mis à pleuvoir. Je l'ai donc continué dans ma chambre. Le chat était déjà là, endormi sur le lit. Il avait probablement un nom. Je mis alors mon roman de côté puis je partis à la recherche du propriétaire du manoir. Après une dizaine de minutes à me perdre dans les couloirs, je ne l'avais toujours pas trouvé.-Daniel ! Bon sang, t'es où ? M'exclamais-je.J'entendis enfin des pas derrière moi. Mais que diable faisait-il durant ces journées ?
Demain matin, j'allais enfin pouvoir rendre visite à mon père. Je me suis levée et j'ai pris un petit carnet qui traînait dans le tiroir de la table de chevet. J'allais y écrire tous les événements étranges qui s'étaient produits jusqu'ici.L'homme qui m'a embauché pour travailler dans son manoir se nomme Daniel. Je lui donne environ début de la trentaine. Il a des cheveux noirs comme la nuit qui frôlent à peine ses épaules. Il est grand et musclé ainsi que la peau très pâle.Événementsétranges :-Il s'est coupé au bras avec un vase puis quand je suis revenue pour le soigner, son bras était intact.
Je me suis réveillée dans mon lit. J'étais perdue, il me semblait que j'étais attachée dans une voiture il n'y a pas longtemps. Il y avait trois hommes si je me souviens bien, trois brutes en tout cas. Mais là, j'étais dans ma chambre. Un mouvement sur ma droite me sortit de mes pensées. C'était Daniel qui était assis à mon chevet.-Est-ce que ça va ? Me demande-t-il, inquiet.-Oui, je crois... Comment tu savais que j'avais besoin d'aide ? Lui demandais-je à mon tour.-J'ai entendu un cri et je m'étais rappelé que tu étais supposée être rentrée il y a un moment. Donc je suis sorti et j'ai vu une voiture au loin avec des hommes qui semblaient s'acharner sur
Cela faisait une dizaine de minutes que Daniel était parti. Je repensais au baiser, comment se faisait-il que je n'ai pas détesté cela ? Je ne peux tout de même pas l'aimer, si ? C'était encore un inconnu pour moi.Je restais silencieuse sur mon lit, à entendre la pluie tomber dehors. J'entendis gratter à la porte, je me suis levée pour ensuite ouvrir la porte au chat noir.-Est-ce que c'est toi, Daniel ?L'animal miaula.Il y avait bel et bien un chat. Mais aussi un faux.-Bon, ce n'est pas lui. Allez, entre.Je le pris dans mes bras. Je lui fis un gros câlin, j'en
Je crois que mon cœur avait cessé de battre pendant deux longues secondes lorsque la branche avait cassé. Daniel me déposa au sol.-Mais qu'est-ce qui t'a pris ? Me demanda-t-il.Je baissais la tête.-Je ne sais pas trop, une petite envie de jouer probablement...Il soupira, mais avec un petit sourire en coin.-T'es bizarre.-C'est plutôt toi qui l'est, fis-je. Mais je vais prendre ça pour un compliment. Maintenant, je crois que je vais dormir avant de tomber dans les bras de Morphée.-Alors bonne nuit, Alicia.
Je tournais la tête en sa direction après qu'il ait dit ces paroles.-Comment ça ?Je me suis dirigée vers la fenêtre et j'ai pu remarquer qu'il avait raison, la fenêtre était grande ouverte. Mais qui s'en prendrait à un vieil homme malade ?-Tu vas faire quoi de lui maintenant ? Me demanda Daniel.J'haussais les épaules en gardant le silence.-Tu veux qu'on l'enterre ? Me proposa-t-il.Il était hors de question que mon père se fasse dévorer par de vulgaire vers dans la terre.Je secouais alors l
Le vampire partit rapidement à la recherche de la jeune femme. Il ne perdit pas de temps à suivre les traces de pas dans le sable. Il dût ensuite se rendre sur la route où il y avait des traces de pneus. Afin d'être plus rapide, mais aussi plus subtile, il s'envola en prenant la forme d'un corbeau.Le ton de voix de l'homme me donna des frissons dans le dos. Je voulais m'enfuir d'ici, mais c'était malheureusement impossible.-Pourquoi je suis ici ? Demandais-je. Pourquoi moi ?-Tu veux la version courte ou longue de l'histoire ?Je ne répondis rien. Je mis trop de temps à réfléchir.